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Il est souvent avancé que les femmes sont biologiquement moins fortes physiquement que les hommes. Moi-même j’en ai été convaincue, jusqu’à ce que je réfléchisse et fasse des recherches à ce sujet car je trouvais cela injuste. C’est vrai qu’on peut le voir autour de nous, les hommes sont en général plus musclés que les femmes, les performances des garçons sont meilleures et plus impressionnantes que celles des filles.

Mais ceci n’est qu’une question d’éducation. La société occidentale n’encourage pas les femmes à croire qu’elles sont aussi fortes que les hommes. Elles ne développent donc pas leur force. Pire: elles l’inhibent (extrait de l’article de Libération). Il a pourtant été prouvé qu’avec de l’entrainement, si les femmes se mettent à la musculation, elles sont totalement capables d’avoir la même force physique qu’un homme. Vous êtes surpris ? C’est bien la preuve que tout se passe dans la tête et que nous sommes conditionnés par la société à avoir ces croyances-là. Ce sont des croyances limitantes qui nous ont éduqués et formatés à perpétuer ces stéréotypes qui font que la femme doit être plus faible, plus menue que l’homme pour qu’il la protège et la domine. Le fait que les femmes ne concourent pas avec les hommes dans les compétitions sportives limite leurs performances puisque depuis toujours, elles sont persuadées que jamais elles n’égaleront ou battront des hommes car jamais elles ne concourront à leur niveau. Il est devenu normal et naturel qu’on considère les femmes comme incapables de se mesurer à l’autre sexe. Pourtant, les femmes seraient sûrement meilleures si on leur donnait la possibilité de se mesurer aux hommes. Le documentaire d’Arte, Toutes musclées est d’ailleurs très intéressant à ce sujet. Les femmes qui font du sport sont souvent découragées par leur entourage qui les incite à ne pas « trop » se muscler, il ne faudrait quand même pas ressembler à un homme, qui voudra de toi après ? Comporte-toi comme une fille, tiens-toi bien… Toutes ces remarques ramènent les femmes à leur place de petite demoiselle docile et aimable qui ne bronche pas, qui ne fera de mal à personne afin de perpétuer l’idéal féminin qui a été créé par une société patriarcale.

Et vous allez peut-être vous dire, pourquoi tant le sport, les prouesses physiques ? Pourquoi ne pas parler de la place des femmes dans le monde scientifique et les mathématiques ? Il est vrai que, comme dans le milieu du sport, ce sont les stéréotypes et l’éducation qui gardent les femmes principalement dans les milieux artistiques et intellectuels, l’excellence des mathématiques étant réservée aux hommes. Ce stéréotype, comme il l’est dit dans l’article de Libération, est dû au principe de la «primauté masculine» selon laquelle l’homme serait supérieur à la femme de façon générale et amené à monopoliser le pouvoir, donc le savoir et les sciences. C’est d’ailleurs pour cela que plein de découvertes de femmes ont été effacées de l’histoire. Et étrangement, ces phénomènes de non-parité dans les milieux scientifiques sont particulièrement présents dans les sociétés sans hiérarchie apparente entre les genres, comme par exemple la France. Dans ces sociétés, cette primauté masculine serait remplacée par une croyance en des différences fondamentales, innées, entre hommes et femmes, des goûts et des intérêts différents. Pourtant, tout comme le sport, c’est simplement dû au conditionnement des enfants, les filles font de la danse et jouent avec leurs poupées tandis que les garçons doivent réparer leur garage à voiture et aller jouer au foot. Ces stéréotypes peuvent paraitre exagérés mais malheureusement sont réels, et ils perpétuent cette différence entre homme et femme que l’on ne peut nier aujourd’hui dans notre société.

Mais je me contente de me concentrer sur le sport car la force physique supérieure des hommes est souvent utilisée comme argument massue quand on parle de différence homme/femme (Claire Greslé-Favier, docteure en études américaines et spécialiste des questions de genre et de sexualité). Il est prôné que la supériorité physiologique des hommes est prouvée scientifiquement, et pourtant… Cela engendre aussi la normalisation de l’homme « naturellement» plus puissant, robuste et endurant, beaucoup de personnes pensent qu’il est donc «normal» qu’il se conduise de manière plus agressive et qu’il développe des comportements jugés «virils». Comme ces stéréotypes dans les couples hétérosexuels où la femme va rechercher un homme puissant, imposant et surtout plus grand qu’elle qui lui donnera cette impression de protection, tandis que l’homme recherchera une femme menue, plus petite, frêle, qu’il pourra protéger et dominer. Encore une fois, la femme n’a pas besoin d’être protégée et dominée par l’homme, ces différences ne sont dues qu’aux stéréotypes et au conditionnement des enfants.

Il faut arrêter d’encourager nos filles à être « cruches », émotives, fragiles, mignonnes. Apprenons-leur plutôt dès leur plus jeune âge à s’imposer, à parler, à oser se mesurer aux garçons, à se battre pour leurs droits au lieu de se contenter de la place qu’on leur a imposée, à faire du sport de contact, des sports où la parité est encore très loin d’être parfaite, contrairement à la gym, la danse, l’équitation, qui sont des sports vers lesquels on orientera « naturellement » nos filles, qui perpétuent les stéréotypes et les différences. Et apprenons à nos fils à respecter les filles et à reconnaître leur égalité de potentiel.


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